Spectacles : Tout public
Ça vaud bien un conte
Il y a bien sûr les frères Grimm, ces collecteurs allemands qui ont rassemblé et édité deux ouvrages de contes en 1812 et 1815. C’est grâce à eux que nous connaissons les contes de la Belle au Bois Dormant, le Petit Chaperon Rouge, la Chèvre et ses 7 biquets, et plus de trois cents autres.
Mais chez nous, en Suisse Romande, nous avons aussi un collecteur de génie, Alfred Cérésole. Pasteur aux Ormonts et à Vevey, il rassemble auprès de ses paroissiens des dizaines de contes, de légendes, de récits qu’il édite en 1850.Il demande à mon arrière- grand-père, Eugène Burnand, alors jeune peintre encore inconnu, d’illustrer ses Légendes des Alpes vaudoises.
Il y transmet les traditions populaires de sa région et propose un florilège de récits aux résonnances universelles où se côtoient fées, lutins, diables et revenants, évoquant un âge d’or révolu ou un monde effrayant dont les clés nous échappent. Le talent de conteur de Cérésole nous fait entrer dans un univers où les hommes vivaient en étroite dépendance à leur environnement et où les légendes venaient expliquer certains phénomènes naturels.
Mon arrière-grand-père, lui, dessine et croque à merveille ces paysages qu’il connaît bien, ces figures de paysans qu’il n’aura de cesse d’honorer aussi bien dans ses croquis les plus sobres que dans ses toiles les plus importantes.
Il était donc naturel que je cherche à ajouter, à ces histoires et ces dessins, ma parole de conteuse !
Extrait de la Présentation, édition originale de 1885
« Il est, dans l’histoire et le passé des peuples, de vieux récits, d’antiques légendes, échos de leurs joies ou de leurs douleurs, de leurs espérances ou de leurs craintes, qui ne sont, après tout aussi, que des refrains de leur enfance, racontés par les pères, répétés par leurs descendants, et dont on peut dire, avec autant de raison : Les vieux récits ont une voix qui charme. Puissent ceux qu’on trouvera dans ces pages réussir à le prouver ! Puissent-ils en tous cas contribuer à faire aimer d’un amour toujours plus profond nos Alpes, envisagées dans la naïveté de leur poésie primitive, et cette chère patrie vaudoise, considérée dans la simplicité de ses moeurs d’autrefois et dans l’antiquité de ses traditions populaires… Ce sont en effet comme autant d’échos d’un temps qui n’est plus et de croyances bientôt évanouies. Ce sont des fleurs sauvages d’un charme tout particulier et dont la graine, échappée des régions toujours fécondes de l’imagination populaire, s’est répandue de contrées en contrées, poussée par le vent des traditions nationales. Les unes sont écloses sur nos monts, durant les longues veillées, à l’air pur des hautes cimes et dans le silence des solitudes alpestres. D’autres sont parvenues jusque dans nos vallées sur les pas des Sarrasins, des Germains ou des Gaulois, chantées sur la lyre des bardes, ou poussées par le flot des émigrations et des fluctuations humaines. D’autres enfin, les plus anciennes, ont leur point de départ, ainsi que beaucoup de traditions encore vivantes, dans les vieilles coutumes romaines, dans les cérémonies païennes des Druides et des Celtes, dans les mythes et les contes de l’Inde et de l’Orient… »
Extrait

Durée
Max. 60 minutes
Âge
Tout public
Prix
CHF 700.-
La mort en chair et en os
La veillée de contes « En chair et en os » donne la parole aux quatre principales figures de la mort en Occident dont cette bringue de Grande Macabre aux allures de vampire en manque, très en vogue cette saison. Mais il n’y en aura pas que pour elle. Les trois autres sont aussi de sacrées faucheuses qui débarquent sans rendez-vous. Tout faux pas est fatal. Sauve qui peut et, justement, le conte peut beaucoup.
“Avec Alix Noble-Burnand, le conte revient à sa plus simple expression : la veillée. Pas la réunion mortelle entre gens bien, ni le par-coeur virtuose, ni le solo ripoliné sans fausses notes. La conteuse vaudoise vise la veillée qui réveille, qui réjouit, qui tisse des liens entre les gens, le passé, le présent. Bref, la veillée, comme on improvise du free jazz.
La mort se laisse-t-elle conter ? Sans aucun doute. Avec son vécu tout personnel, son expérience d’enseignante, son master en soins palliatifs et sciences de la mort, avec ses écrits aussi, Alix Noble-Burnand est connue en Suisse et jusque dans l’au – delà (ou presque), comme une spécialiste du deuil. Et les publics en redemandent. « Jamais, depuis 15 ans que je raconte autour de ce thème, je n’ai reçu autant d’invitations que cet automne. Le tabou de la mort tombe enfin comme avant lui le tabou du sexe et demain peut-être, celui des origines ou de la foi… » explique-t-elle. « Quand, en 1982, Bernard Crettaz, l’anthropologue avec qui j’ai beaucoup travaillé, a fondé sa société de thanatologie, on le traitait de fou ! ».
La veillée « En chair et en os » donne la parole aux quatre principales figures de la mort en Occident dont cette bringue de Grande Macabre aux allures de vampire en manque, très en vogue cette saison. Mais il n’y en aura pas que pour elle. Les trois autres sont aussi de sacrées faucheuses qui débarquent sans rendez-vous. Tout faux pas est fatal. Sauve qui peut et, justement, le conte peut beaucoup.
Ariane Racine, Association paroles.
Durée
90 minutes
Âge
Tout public
Prix
CHF 700.-